Personne ne me volera ce que j'ai dansé

Hélène Darroze

Le Cherche Midi

  • Conseillé par
    13 décembre 2013

    Une sensualité époustouflante

    Des cuisiniers qui publient leur livre de cuisine, c’est devenu banal. Ils sont tous très beaux, illustrés de photos splendides. Le plus souvent le texte est sans intérêt et les recettes impossibles à réaliser, mais ce n’est pas très grave puisqu’on ne vend pas un livre, mais une image, un rêve.

    Initialement paru en 2005 dans un format si grand qu’il était presque illisible, le livre d’Hélène Darroze, devenu introuvable, est réédité avec la même maquette (et des photos vraiment belles) dans un format plus classique et 20 € moins cher. C’est une bonne nouvelle !

    Dans la production éditorialo-gastronomique, ce livre tranche.  Ça commence dès le titre : « Personne ne me volera ce que j’ai dansé ». Le propos  est simple : Hélène Darroze s’adresse à l’homme qu’elle aime et à qui elle explique ses recettes. On pourrait craindre le pire : mièvre, romantique à la gomme, ou sentimentalo-ringard. C’est tout le contraire ! Il se dégage de ces pages et de ces recettes une sensualité époustouflante. On est à la limite de l’impudeur, mais à la limite seulement. « Aucune partie de mon corps n’a échappé à tes baisers. Et tes baisers avaient le goût de truffe, de cette truffe blanche, si rare, que l’on trouve à Alba, dans le Piémont italien. »

    Plutôt que le plan classique : entrées, plats, desserts, le livre se divise en 19 parties aux noms évocateurs : Première nuit, Fête des mères, Patience, Jalousies, Ton père, Interdits… qui chacune regroupe des recettes de toutes natures ; au total, il y en a 200, reprises dans un petit fascicule que l’on peut facilement utiliser en cuisine.  Dire qu’elles sont simples serait mentir, mais elles sont faisables, claires, précises et sans jargon. C’est une cuisine riche, inspirée du sud-ouest et qui ressemble à son auteure : libre, généreuse, sincère et qui dévore la vie à pleine dents.

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