Une page d'histoire. Le Siège de la Commune de Paris en 1871 , (Éd.1880)
EAN13
9782012775589
ISBN
978-2-01-277558-9
Éditeur
Hachette BNF
Date de publication
Collection
Histoire
Nombre de pages
268
Dimensions
23,4 x 15,6 x 1,3 cm
Poids
381 g
Langue
français
Fiches UNIMARC
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Une page d'histoire. Le Siège de la Commune de Paris en 1871 , (Éd.1880)

De

Hachette BNF

Histoire

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« Chaque soldat et chaque officier prenait sa coiffure, enlevait l'aigle et la jetait dans la Seine, en criant : “Vive la République !” Ce défilé dura environ une demi-heure.
Lorsque ce défilé fut terminé, je descendis au bas des escaliers du Corps législatif, et là, je m'aperçus que toute cette foule prenait dans des vases où il y avait des arbustes, des branches pour les distribuer à chaque personne. J'en pris un morceau et en ornai ma boutonnière.
Je n'avais pas fini de m'orner de cet insigne que j'entendis crier : “À l'Hôtel de Ville !” Je fis comme beaucoup de personnes, je suivis la foule. On prit le long des quais du côté de la préfecture de police. En face la préfecture, sur le quai, je vis un capitaine à cheval avec ses gardes rangés en bataille, sabres hors du fourreau. Un citoyen s'avança vers le capitaine en lui disant : Mais c'est fini, que faites-vous là ? C'est inutile de rester, la République est proclamée. Eh bien ! dit le capitaine à ses hommes, allons ! en route ! et partons ! Toute cette garde disparut à nos yeux aux applaudissements de tout le monde. Nous continuâmes notre chemin et arrivâmes à l'Hôtel de Ville.
Il y avait sur la place de l'Hôtel de Ville une foule immense ainsi que dans les galeries et partout. Je pus, à force de bonne volonté, traverser cette place et arriver ainsi dans la cour. Je venais d'y entrer, lorsque je m'aperçus que du haut des salles, on jetait dans la cour des bustes en marbre blanc représentant l'empereur, l'impératrice et le prince impérial, en criant : “À bas les tyrans !”
Je montai assez lentement, attendu que tous les escaliers étaient encombrés, à la salle Saint-Jean, salle du conseil municipal. Un garde national s'approcha de la table qui était près de la cheminée sur laquelle était un grand tableau représentant l'empereur en général avec l'écharpe rouge, monta sur la table, prit une chaise, et là, tirant son sabre, se mit en devoir de couper, morceau par morceau, la toile en disant : “Tiens, Criminel ! Parjure! Lâche!”. Il en distribua à tout le monde et en même temps s'approcha d'une fenêtre et jeta tous les morceaux qui lui restaient à la foule qui était sur la place ; on les recevait avec des applaudissements frénétiques.
Aussitôt ce travail terminé, j'entendis derrière moi des personnes qui disaient : “Voilà Jules Favre ! Arago ! Gambetta ! Garnier Pagès !” Plusieurs personnes demandèrent le silence. Jules Favre prit la parole et s'exprima à peu près en ces termes :
“Citoyens !
Aujourd'hui, 4 septembre, une révolution pacifique s'est accomplie. Il n'y a pas eu la moindre discorde, tout s'est passé au milieu d'un calme surprenant. Vous avez bien mérité de la France et de la République ! Cette République, qui nous est si chère, a été acclamée par tout un peuple sans qu'une seule protestation ait eu lieu. Malheureusement la patrie est en deuil, et avant de s'occuper de politique, il faut s'occuper de la défense nationale (Oui ! oui ! oui ! — Bravo ! bravo !) Les Prussiens viennent faire le siège de cette noble cité ; en conséquence, je vous propose de nommer un gouvernement qui s'appellera : Le gouvernement de la Défense nationale (Oui ! oui ! oui!)” » (Grabriel Chausson.)

Le siège et la Commune de Paris en 1871 : une page d'histoire / par M. Gabriel Chausson,...
Date de l'édition originale : 1880
Sujet de l'ouvrage : France -- 1870-1940 (3e République)

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